Arbre ô mon ami
Tes rides sont belles
Et ajoutent à ta majesté
Ton âge est ta gloire
Ta jeunesse assumée
Tu es passé dans cette plénitude
Que transcendent les rides
Tu es au-delà du temps
Au-delà des esthétismes
Tu nous donnes l’exemple de la paix
De celui qui fût
Dans l’absolu de chaque instant
Tu es un Magnificat
Chaque saison te fait autre
Et pourtant, tout aussi majestueux
Que ce soit dans la tristesse de feuilles qui chancellent
Ou dans cette nudité d’un pâle jour d’hiver
Force, appel, vie
Se dégagent de toi
Ce silence apparent
Que traduit le dépouillement
N’est que plus éloquent
Que plus révélateur
De cette vie intérieure
Jaillissante de chacun de tes pores
Et qui nous fait vibrer
A ta seule contemplation